samedi 20 janvier 2018

Pourquoi, après 10 ans d'activité, nous avons été mis en redressement judiciaire 




En 2011, l’entreprise a connu deux impayés, coup sur coup, d’une valeur de 12 500 euros.
Le premier venait d'une personne âgée pour qui nous avions déjà travaillé et avec qui cela s'était toujours bien passé. Mon mari avait décelé quelque chose qui n'allait pas, mais sans plus. Quand nous avons donné notre facture finale, elle nous a remis un courrier où elle nous accusait de lui avoir volé une raquette de ping-pong. Une incompréhension totale. Cela a confirmé nos doutes sur le fait qu'elle avait la maladie d'Alzheimer. Depuis, elle est décédée et c'est bien la seule personne à qui on n'en veut pas.

Le deuxième impayé venait de  l'ancien patron et maître d'apprentissage de mon mari. Il vient nous voir à la maison pour nous expliquer qu'il est dans la panade et qu'il a besoin rapidement qu'on l'aide à finir un chantier, car il a une date butoir. Il a besoin de notre équipe une semaine. Tout se passe bien et il paye ma facture. Il nous demande à nouveau de l'aider et nous y retournons. Je fais la facture, je lui envoie, et deux jours après, il nous redemande, mais juste un de mes salariés pour une journée. Cette fois-ci, je n'ai même pas le temps de faire ma facture, car j'apprends qu'il a été mis en liquidation. Il s'était bien caché de nous le dire. Depuis, il a remonté une boîte et dort bien au chaud chez lui.

Mon mari avait aussi travaillé pour une commune. Le Trésor Public tardait à payer la facture d’environ 5 000 euros.

Notre trésorerie était trop tendue. Nous avons dû nous résoudre à licencier nos deux salariés en espérant que cela allait suffire.

Un matin, j’ai reçu la visite d’un huissier, mandaté par l’URSSAF. J’avais une amie à la maison. Par souci de confidentialité, j’ai refusé qu’il entre chez moi. Il y avait le camion-benne de mon mari devant la maison et il a cru que mon mari se cachait, alors qu’il était simplement au travail avec la deuxième voiture de l'entreprise. Il m’a rétorqué “tant pis pour vous” et m’a tendu un document. Il voulait prendre notre voiture personnelle neuve pouvant transporter notre famille au complet en gage pour un trimestre ancien que nous devions à l’URSSAF (4 000 euros).

Nous sommes donc allés dans les bureaux de l’URSSAF afin de leur proposer un plan de remboursement sur 2 ans de la somme totale que nous leur devions. Ils ont refusé et nous ont dit de nous mettre en redressement judiciaire. Je n'ai pas compris et j'ai rétorqué « je ne comprends pas, vous savez que nous n'avons plus aucune créance à venir vu que nous n'avons plus de salarié, on vous propose de vous payer en deux ans et vous préférez être payé en dix ans ». Avec un sourire narquois, cette femme nous a dit « c'est comme ça ! »

Ce que nous avons appris bien après par une association, c'est que nous pouvions les obliger à accepter ce plan de remboursement à condition de le respecter. À ce moment-là, nous manquions encore d'informations.
Pour protéger notre voiture, en mai 2012, nous avons été placés en redressement judiciaire. Le lendemain, le trésor public nous faisait le virement pour nous régler notre facture, mais c’était trop tard.




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